1er mai

dans certains pays, comme la france et la suisse, elle se confond avec la journée internationale des travailleurs, fête internationale instaurée à l'origine comme journée annuelle de grève pour revendiquer la journée de huit heures, qui devint, au xxe siècle, une journée de lutte et de célébration des combats des salariés. célébré le 1er mai dans de nombreux pays du monde, elle est l’occasion d’importantes manifestations du mouvement ouvrier.

- source wkipedia

ayant déjà fait des manifestations sur paris, je pensais que je m’en sortirais avec quelques bon cliché. je savais que la manifestation serait bien plus violente qu’a l’accoutumée, et je m’étais même acheté un casque pour l’occasion, moi qui avait fait les autres manifs sans aucune protection. mais prudence est mère de toutes les suretés.

arrivée sur les lieus, des déchets jonchent le sol, et dire que des gens marchaient aussi pour le climat ce jour là… l’air est saturé de lacrymo, mes yeux piquent déjà. j’essaie d’aller en avant, mais sans crier gare, la foule reviens sur ses pas. les crs gazent les gens alors que ce n’est pas encore l’heure de départ de la marche.

la danse a déjà commencé, avant, arrière, avant, arrière. puis enfin la marche commence, la manif se lance.

saute aux yeux, autant que le lacrymo, le nombre impressionnant des forces de l’ordres misent en place pour cette journée. l’avancée se fait lentement, mais la tension est palpable, les visages sont crispés, fermés.

dans le cortèges je reconnais des gens déjà vu mille fois en manif, toujours là, soudé, ne lâchant rien. des personnes de tous milieux, tous bords sont là. je croise aussi jérôme rodrigues qui entre deux tweets, scande la foule qui l’acclame. Je croise un de mes amis photographes.

l’énergie est déjà très haute, et nous avons à peine quitté le boulevard que déjà les streets médic s’affairent à soigner les premiers blessés. un photo journaliste blessé à la jambe, une femme d’une cinquante d’année à la tête, des gens en état de choc. et cela sera comme ça jusqu'à la fin.

nous marchons en avant, rencontrons les forces face à la rotonde pour la protéger, les gens sont en colère. la foule scande des insultes ou enjoint les forces à les rejoindre et abandonner leurs postes.

nous marchons quand soudainement la manif est coupée en deux et que les crs nous bloquent. a l’avant les gaz et les cries se mélangent. La foule accepte d’être bloqué pendant dix minutes, mais les esprits s’échauffent, surtout au vue de ce qui se passe à l’avant, les gens commencent à pousser, surtout des hommes.

des femmes qui sont en tête, juste à côté de moi, font corps entre les monolithes que sont les crs et des gilets jaunes qui veulent avancer de force. elles essayent de tempérer les esprits, mais ils poussent toujours plus fort. je sens venir la casse, les coups, les gaz. après quelques minutes de ce manège, ces femmes et moi-même somme poussée contre les crs, et ni une ni deux, ils lèvent leurs bras et matraquent. les gaz s’envolent. la panique éclate. je ne sais pas si les femmes on reçus des coups, j’ai été séparée immédiatement d’elles. j’ai les yeux pleins de lacrymo, je ne vois plus rien, j’essaye en tanguant et trébuchant de trouver un spot safe, mes yeux me piquent comme jamais, je n’arrive pas à les ouvrir, je marche complètement aveuglée, je tremble de tout mon corps tant la douleur est grande. j’ai l’impression que mes yeux fondent. j’ai déjà été gazée dans le passé, mais les gaz n’étaient pas aussi fort, aussi violent dans la douleur. une personne s’approche de moi et me demande si ça va, je lui dis que non, en tremblant comme une feuille, il me donne du collyre qui soulage la douleur immédiatement. j’ai à peine le temps de le remercier et de voir que c’était un black block, qu’il est déjà parti pour aider d’autre personne, en soutiens aux street médic, débordés de tout les côtés.

les canons à eaux sont en marchent, je vois des corps voler en arrière dû à leur puissance. je ne peux m’approcher pour prendre des photos, car les forces barrent le chemin et sont extrêmement agressifs. la bac embarque des gens, elle marche sur la foule comme un escadron de la mort, tout le monde reculent en la voyant. je tremble encore de la première attaque subie frontalement. j’essaye de me replonger, mais l’agressivité va crescendo, les gens sont bloqués de toute part par les forces qui n’hésitent pas à les menacer de leurs matraques ou de bombes au poivre. je me rends compte que je n’arrive pas à m’approcher plus, que je reste éloignée des zones de tensions. je n’y arrive pas, être restée aussi longtemps loin de manifs m’a ramollie, ou rendu plus consciente du danger que je pouvais courir. mes photos le démontrent, je n’y suis pas arrivé. avant de penser au bon cliché que pouvait me donner un sursaut de violence, au témoignage que je pouvais rapporter, je pensais à la sauvegarde de mon corps.

j’ai été impressionnée par le nombre de blessés que j’ai vu en un temps record, et je ne voulais pas en faire parti. j’ai vu du sang sur le sol, des têtes blessées, des gens boiter, des personnes en pleurent voulant sortir de la manif à tout prix mais bloqué par les forces. cette manif était un état de choc constant de tous les côtés.

elle s’est terminée comme elle a commencé, dans les lacrymos et les gens au sol, blessés ou en état de choc.

Let's hold hands, let's not lose each others

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